Je vais participer à une table ronde le 23 mai 2012 dans le cadre du congrès de l'AFC (association francophone de comptabilité). Le thème est axé sur l'innovation. Au delà du fait que je suis très honoré d'être invité pour la deuxième année consécutive en tant que membre représentant la DFCG, le sujet est cette année ambitieux. Je vais essayé de montrer que le directeur financier a toute sa place dans le processus d'innovation et dans la recherche en général. En effet, longtemps considéré (encore ?) comme l'empêcheur de tourner en rond, je pense au contraire qu'il peut apporter sa valeur ajoutée dans ce processus. Mais pour cela il doit convaincre de sa légitimité d'être un maillon de la chaîne de valeur. Si je prends l'exemple de la structure dans laquelle je travaille, il m'aura fallu un peu plus d'un an pour faire comprendre l'intérêt de m'intégrer dans le processus de validation des projets à forts enjeux. Et encore, cette relation reste très fragile. Pour cela, il a fallu intégrer au sein même de la Direction de la recherche un contrôleur de gestion qui dépend fonctionnellement de ma direction mais tout en restant le plus près possible du terrain.
Également, il faut essayer de rester à l'écoute des acteurs de la recherche tout en leur faisant comprendre aussi les contraintes légales, parfois astreignantes qui malheureusement pèsent sur l'éligibilité des dépenses auprès des financeurs.
Mais il reste encore du travail pour faire accepter l'idée que le financier doit être en amont du processus et non en aval. Dans ce cas, il n'est que le pompier qui essaye d'arrêter un incendie malheureusement trop important ! La mise en place d'un contrôle interne comptable et financier a été un outil très intéressant. En effet, cela a permis de mettre autour de la même table les acteurs du processus. Et ainsi de faire prendre conscience à chacun les enjeux respectifs qu'ils doivent porter.
Le deuxième outil qu'un directeur financier a à sa disposition est la comptabilité analytique. Là encore, il permet aux acteurs du processus d'innovation et de la finance de se réunir et de déterminer ensemble le bon inducteur de coût. Car c'est ainsi que le chercheur pourra répondre à des appels à projets sans qu'il ait la crainte de perdre de l'argent, voire au contraire, il aura la certitude d'amorcer "la pompe" pour financer d'autres projets.
Mais tout cela est long à bâtir car il faut que tout le monde sorte de son paradigme, et cela doit passer par la confiance. L'arrivée d'un véritable business partner en septembre devrait être encore un élément clé pour la réussite d'intégration d'une direction financière au cœur même du processus d'innovation !
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