jeudi 15 août 2013

Quand on a besoin de personnes d'expérience

Je ne peux m'empêcher de vous faire partager la dernière page de mon livre de vacances... Un peu sérieux, mais très intéressant. C'est tiré du livre : le chef de projet efficace d'Alain Fernandez.
"Dans la société actuelle, nous privilégions le théorique au pratique. Ainsi, pour un même poste, une entreprise accordera sa préférence à un jeune diplômé en lieu et place d'un ancien disposant d'une expérience pratique respectable. Seul le gain du différentiel de salaire est considéré. Pourtant, théorie et pratique ne s'excluent pas mais se complètent étroitement. Un enseignement n'est acquis et donc utile qu'à partir du moment où il a été confronté aux réalités du terrain. Le savoir n'aurait aucun intérêt s'il n'était complété d'un savoir-faire. L'enseignement acquis en cours de réalisation est en quelque sorte le ROI caché, la cerise sur le gâteau qui permettra d'aborder les prochains projets avec plus d'assurance et de maîtrise. La bonification des comportements va avec la répétition de la pratique. Mais pour profiter pleinement de cet enseignement et éviter les chausses-trappes à venir, il faut consacrer le temps et l'énergie voulus à la phase de collecte et de mémorisation de l'histoire du projet."
Que rajouter de plus ?
Sauf de dire que je partage bien entendu cette conclusion. Je vois trop en ce moment le marché du travail devenir immature par rapport à ce comportement de vouloir des DAF à des prix "cassés". Que se passe-t-il alors ? Les dirigeants pensent qu'ils peuvent embaucher un contrôleur de gestion encore jeune pour tenir le rôle de leur directeur financier "senior" parti en retraite. Bien entendu, le gap du salaire est tel que l'entreprise pense faire la bonne affaire et le jeune contrôleur de gestion est content, car il a quand même une augmentation de salaire. Quel est le risque ? Aucune des deux parties n'est vraiment satisfaite. L'entreprise n'a plus son directeur financier qui connaissait bien les chausses-trappes et commence à se demander si son choix était le bon. Le jeune contrôleur de gestion vit dans le stress car il a une forte pression de la part de son "patron", il peut commettre des erreurs de jeunesse, ce qui est normal, mais ce stress est mal vécu et il peut vite se trouver en "burn out". 
Ce n'est pas sûr que ce modèle économique soit très fiable et performant à long terme. 
Aujourd'hui, la durée légale du travail s'éloigne fortement de celle de hier. Et pourtant, les stéréotypes ont la vie dure. Quels DRH ont pris conscience qu'il va falloir gérer la fin de carrière de plus en plus longue de leur personnel actuel ? Entendre encore qu'à 45 ans, nous sommes des seniors montre que le modèle n'est pas encore obsolète. Et pourtant, Alain Fernandez a raison. Il n'y pas d'opposition entre jeune et salarié d'expérience. Puisse-t-il être entendu par nos dirigeants et recruteurs...

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