(1) Henry Mintzberg dans son ouvrage "Managers not MBAs" critique les formations MBA classiques, type business school. Sa critique majeure est celle liée à l'enseignement du management. Qui de toute manière est déclinée souvent en autant de fonctions existantes de l'entreprise :
- la finance,
- la stratégie,
- le marketing
- la comptabilité, etc.
Il se pose la question à juste titre de l'interaction humaine et souvent, la notion de management en est réduit à la prise de décision. Il critique aussi fortement les études de cas d'Harvard.
C'est évidemment un ouvrage que je recommande, mais là, ce n'était pas mon propos.
Car la question après être diplômé d'un Executive MBA, de Dauphine de surcroît, est bien de savoir si le modèle enseigné ressemble à celui critiqué par Mintzberg ou se rapproche-t-il du modèle qu'il a mis en place au sein de l'IMPM (International Master Program in Practicism Management).
Certainement entre les deux, même si je pencherai quand même vers le second. Car le directeur du programme Jean-François Chanlat met tout en œuvre pour distiller la science du management comme la définit Mintzberg auprès de ses étudiants. Le management est omniprésent. J'ai fait mienne la devise que "l'homme est au coeur de l'organisation", raccourci rapide de tout ce que j'ai entendu lors des nombreuses interventions de praticiens (Corniou, Lauvergeon, Montenay et le dernier en date, Jean-Claude Pingat) à Dauphine les vendredis soir de week-end MBA.
Tout au long de notre parcours, il importait de mettre en pratique nos aptitudes au management dans nos entreprises. On est loin de l'étude de cas à la Harvard, fortement décrié par Mintzberg. Confronté à la réalité quotidienne, nos cas devaient "transpirés" le vécu, notre vécu.
D'ailleurs, lorsqu'on analyse la manière avec laquelle nous devions travailler en petits groupes, je me rends compte qu'on reproduisait fidèlement entre nous les conditions du travail en équipe que l'on peut rencontrer dans une entreprise. Souvent sous forme projet, il fallait bien s'adapter à l'autre, se confronter à ses idées, ses envies, ses contraintes pour pouvoir sortir du cas pratique auquel on était confronté. Le recrutement des managers qui ont fait l'Executive Dauphine est d'ailleurs significatifs.
Tous les critères étaient réunis pour faire une promotion diverses et enrichissantes, où chacun apprend autant de l'autre que des professeurs. Bien entendu, un grand classique, des candidats avec différentes nationalités (Congolaise, Ivoirien, Canadien, Italien, Brésilien, etc.). On complexifie un peu avec des professionnels venant de métiers différents avec bien entendu une population d'ingénieurs et de financiers (classique), mais aussi de juriste, RH, un autodidacte et des personnes venant de l'armée ou du monde de la chasse (eh oui !). L'âge faisait aussi parti des critères de la diversité avec des profils allant de 30 ans à 47 ans, permettant d'avoir des personnes avec des expériences forts intéressantes, à l'international, dans le secteur privé et public. Enfin, un rapprochement de l'équité homme/femme, qui n'est pas si facile à faire. Rien que cela, on reproduisait la population d'une entité internationale avec différents métiers.
Cela fût riche pendant les interventions et comme je le citais déjà précédemment, nous avons autant appris de nous que de nos chers professeurs émérites.
L'autre particularité de ce MBA, c'est un double diplôme avec l'université de l'Uqam. Là encore, nous avons eu la chance d'avoir un enseignement diversifié par rapport à celui exercé en France, le plus souvent en anglais.
Souvent on m'a posé la question : pourquoi tu fais un MBA alors que tu es déjà diplômé d'une business school, réputée par ailleurs (GEM pour ne pas la citer, classée par le FT) ? Déjà l'approche d'enseignement est différente. Ensuite, ce côté "management" au coeur des préoccupations de nos professeurs, surtout en pleine crise financière (j'ai démarré en septembre 2008 !) a été prépondérant et a été un peu le fil rouge des 22 mois passés à Dauphine.
"Donner et prendre, la coopération en entreprise" le titre du livre de Norbert Alter est applicable à cet enseignement.
Lorsqu'on voit la cérémonie de remise des diplômes qui a eu lieu le vendredi 10 décembre 2010, on se rend compte que nous avons vécu une histoire extraordinaire qui scelle une formation de qualité et humaine. Cette promotion aura fait bloc tout au long de cette aventure. Je conclurai en reprenant une citation d'Alain tirée de ses "Propos d'un Normand" :
"Tout changement semble impossible ; mais quand il est fait, c'est l'état où l'on n'est plus qui semble impossible."
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